Sélectionner une page
« Il n’y a pas d’innocents à Gaza » : comment un sondage israélien révèle une dégradation morale de la société israélienne ?
Home 9 Palestine 9 « Il n’y a pas d’innocents à Gaza » : comment un sondage israélien révèle une dégradation morale de la société israélienne ?
Image par Tumisu de Pixabay

Alors que la guerre dans la bande de Gaza se poursuit depuis plus d’un an, un nouveau sondage mené par l’institut aChord, affilié à l’Université hébraïque de Jérusalem et spécialisé en psychologie sociale, révèle un résultat choquant : 76 % des Israéliens juifs estiment qu’« il n’y a pas d’innocents à Gaza ». Ce chiffre n’est pas une simple statistique, mais reflète une transformation dangereuse de la conscience collective israélienne, susceptible de justifier, ou du moins de ne pas s’opposer, à la poursuite des violences contre les civils palestiniens.


1. Le sondage : des chiffres alarmants et des résultats inquiétants

Le sondage, réalisé par l’Institut de politique et de stratégie de l’Université hébraïque, révèle les données suivantes :

  • 42 % des Israéliens juifs sont totalement d’accord avec l’affirmation « il n’y a pas d’innocents à Gaza ».
  • 34 % sont partiellement d’accord avec cette même affirmation.
  • Total : 76 % de la population juive israélienne croit, à des degrés divers, que Gaza est dépourvue d’innocents.

Ces chiffres ne reflètent pas seulement des opinions individuelles, mais une tendance sociale croissante, où la violence contre les civils palestiniens est justifiée au nom de la « responsabilité collective » ou de la « lutte contre le terrorisme ».

Interprétation du chercheur Ron Gerlitz :

  • Il qualifie ces résultats de « préoccupants » et de « parmi les plus difficiles » obtenus depuis le début de la guerre.
  • Il souligne que cette mentalité constitue un « terreau toxique » dans lequel prospèrent « des pratiques menant à la mort d’innocents ».
  • Bien que l’adhésion à l’idée « il n’y a pas d’innocents » ne signifie pas nécessairement « il faut tous les tuer », elle crée un climat moral permettant de justifier la violence sans remords.

2. Comment en est-on arrivé là ? Les causes de cette dégradation morale

Ces résultats ne peuvent être compris sans tenir compte du contexte historique et politique :

  • L’éducation et l’histoire : Depuis la fondation d’Israël, le récit sioniste enseigné dans les écoles renforce l’idée d’un « ennemi éternel » palestinien, présentant Gaza comme un « repaire du terrorisme ».
  • La couverture médiatique : Les médias israéliens se concentrent souvent sur « la menace sécuritaire » sans montrer la souffrance humaine à Gaza, renforçant l’image d’un « ennemi déshumanisé ».
  • La politique officielle : Les déclarations de responsables israéliens, comme « Gaza est une ville terroriste » ou « tous sont responsables », contribuent à normaliser l’idée d’une « culpabilité collective ».
  • Le traumatisme collectif : Après les attaques du 7 octobre, les sentiments de vengeance se sont intensifiés, alimentant la haine et justifiant une violence indiscriminée.

3. Les conséquences de cette mentalité : de l’éthique aux pratiques

Ce sondage n’est pas qu’un indicateur d’opinions, il a des répercussions concrètes :

  • La justification des massacres : Lorsque la majorité de la société croit qu’« il n’y a pas d’innocents », il devient plus facile de justifier le bombardement d’hôpitaux, d’écoles et de mosquées.
  • L’affaiblissement de la pression morale : Si la société ne perçoit pas les Palestiniens comme des « innocents », la pression populaire sur le gouvernement pour éviter les morts civiles diminue.
  • L’érosion des valeurs humanistes : L’idée de « culpabilité collective » contredit les principes fondamentaux des droits de l’homme et du droit international, qui présument l’innocence des civils jusqu’à preuve du contraire.

Exemples concrets :

  • Le bombardement du quartier de Cheikh Radwan à Gaza (2023), où des dizaines de familles ont été tuées sous prétexte de « combattre le Hamas ».
  • L’utilisation de « boucliers humains » comme justification pour tuer des civils, bien que le droit international l’interdise explicitement.

4. Réactions : entre choc et justification

  • Les critiques israéliens : Certains intellectuels israéliens, comme Amos Oz (écrivain) ou Amiram Goldblum (professeur), ont averti que cette mentalité « détruit l’avenir moral d’Israël ».
  • La communauté internationale : L’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme ont qualifié cette mentalité de « pas vers un génocide », où la « déshumanisation » des populations civiles est en cours.
  • Les justifications : Certains politiciens israéliens défendent cette vision sous le slogan « la guerre est nécessaire », ignorant que le droit international interdit de cibler les civils, même en temps de guerre.

5. Conclusion : où mène cette voie ?

Le sondage d’aChord n’est pas un simple chiffre, mais un avertissement moral. Lorsque la majorité d’une société croit qu’« il n’y a pas d’innocents » dans un conflit, cela implique :

Une justification accrue de la violence sans limites.

Une érosion des valeurs humanistes sur lesquelles se fondent les civilisations.

Un risque d’escalade du conflit plutôt que la recherche de solutions politiques.

La question cruciale : Si 76 % des Israéliens pensent que Gaza est dépourvue d’innocents, qu’est-ce qui les empêche de soutenir un « génocide » sous couvert de « sécurité » ?


Questions pour le débat :

  • Comment reconstruire la confiance entre Israéliens et Palestiniens face à de telles mentalités ?
  • Quel rôle l’éducation et les médias peuvent-ils jouer pour changer cette perception ?
  • Existe-t-il des exemples historiques de sociétés ayant réussi à se débarrasser de « la mentalité de l’ennemi éternel » ?

N.B. : si un lien ne fonctionne pas, veuillez copier-coller l’URL directement dans la barre d’adresse.

À Gaza, un génocide au nom de Dieu: Comment Israël est passé de « La seule démocratie du Moyen-Orient » au plus grand tueur d’enfants de l’ère moderne ?

Introduction : Mythe et réalité Pendant des décennies, Israël et ses médias occidentaux ont promu l’image d’un « oasis démocratique au Moyen-Orient » – un État où liberté et technologie prospéraient au milieu d’une région « arriérée » et « extrémiste ». Pourtant,...

Le boycott, une arme du peuple : comment votre quotidien peut changer la réalité des Palestiniens

« Ne demandez pas ce que la Palestine peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour la Palestine. » Dans un monde où l’argent et la politique dictent les règles, beaucoup se sentent impuissants face à la machine de guerre israélienne et au soutien...

Le jour où Al-Barghouti brandira le signe de la victoire

Article d'origine : une partie de cet article est traduite avec ajout des médias sociaux. Aluf Benn – 12 août 2025 Pour Benjamin Netanyahou, l’image prime sur tout : angles de caméra, clichés de victoire, cartes et schémas explicatifs. Si vous deviez imaginer le...

Pourquoi les Palestiniens devraient-ils partir ? Pourquoi les Israéliens, eux, ne partiraient-ils pas ?

Une traduction du cet article avec ajout des médias sociaux. Ouda Basharat – 4 août 2025 Actuellement, un nombre croissant d’Israéliens – responsables officiels, journalistes, influenceurs ou simples citoyens – réclament ouvertement, sans détour, un génocide et un...

Ouverture de Haaretz : Gideon Sa’ar, ministre de la famine.

Jonathan Vittel, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), est une figure centrale des efforts humanitaires à Gaza. Il coordonne la plupart des mouvements des organisations de secours, y compris les convois de nourriture,...

Comment ceux qui se disent descendants des survivants de l’Holocauste peuvent-ils persécuter leurs frères sémites à Gaza ?

Dans le contexte de la guerre sanglante qui ravage la bande de Gaza, une tragédie humaine atroce émerge : l'utilisation de la famine comme arme contre des civils innocents. Ce qui rend cette situation encore plus tragique, c'est que ceux qui se trouvent derrière ces...

Honte sur une nation d’un milliard : L’abandon de Gaza à l’ère des richesses !

Dans un monde qui avance rapidement vers le progrès technologique et civilisationnel, le peuple de Palestine continue de saigner sous les yeux du monde. Gaza, cette petite parcelle de terre, est devenue le symbole de la souffrance humaine à notre époque. Mais ce qui...

L’organisation internationale «Gaza Humanitarian Foundation» accusée de complicité de crimes de guerre

Quinze organisations internationales de défense des droits humains ont mis en garde contre la « possible complicité » de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, dans la commission de crimes de guerre et de crimes contre...

Une image qui explique la réalité : un homme est tué par l’occupation alors qu’il avait faim et cherchait l’aide humanitaire à Gaza !

À Gaza, où les images naissent de la douleur et témoignent avec force des chapitres du génocide, la photo d'un jeune martyr transporté sur une charette de transport de farine est devenue virale, incarnant l'ampleur de la tragédie que vivent les habitants de la bande...

L’occupation assiège les nourrissons… L’interdiction du lait en poudre menace la vie de milliers d’enfants à Gaza

Gaza - Umm Yahya al-Qishawi berce l'un de ses deux nourrissons d'une main, tout en plaçant l'autre sur la couveuse où repose son autre enfant à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah (centre de la bande de Gaza). Elle échange des regards affectueux et...
0