Quinze organisations internationales de défense des droits humains ont mis en garde contre la « possible complicité » de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, dans la commission de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza. Elles ont appelé à l’arrêt immédiat de ses opérations en raison de ce qu’elles ont qualifié de « chaos sanglant » entourant les distributions d’aide. Aujourd’hui, plus de 50 Palestiniens ont été tués alors qu’ils attendaient de l’aide près des points de distribution supervisés par la fondation dans différentes zones de la bande de Gaza. Plus de 500 personnes ont été tuées et 3 600 blessées dans ce que l’on appelle désormais des « pièges mortels ».
Quinze organisations de défense des droits de l’homme ont exprimé leur vive inquiétude quant au modèle de distribution de l’aide de la Fondation humanitaire pour Gaza, le décrivant comme un « système inhumain et mortel ».
Dans une lettre ouverte, les organisations ont déclaré que l’organisation, qui opère militairement et sans la supervision de l’ONU, suit un modèle inhumain qui met en danger la vie des civils palestiniens et manque de neutralité et de transparence. Elles ont appelé ses bailleurs de fonds et ses sympathisants à cesser immédiatement toute relation avec elle, mettant en garde contre le risque de poursuites judiciaires pour complicité de crimes de guerre.
Parmi les signataires de la lettre figuraient la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, le Centre palestinien pour les droits de l’homme et la Commission internationale de juristes.
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a confirmé dans plusieurs rapports que l’organisation américaine est devenue un partenaire direct de la machine israélienne à affamer les populations, affirmant que son mode opératoire consiste à attirer les civils dans des zones ouvertes où les foules sont la cible de tirs israéliens. L’organisation a appelé à la fin de son financement et à l’ouverture d’une enquête internationale indépendante.
En revanche, la Fondation humanitaire pour Gaza nie toute responsabilité quant aux incidents survenus dans ses centres, affirmant que ses équipes continuent de « distribuer de la nourriture en toute sécurité ». Elle affirme que les décès sont survenus à proximité de convois de l’ONU, et non à proximité immédiate de ses opérations.
De son côté, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Thamin Al-Khitan, a déclaré que les habitants de Gaza, affamés, sont confrontés à un choix inhumain : mourir de faim ou risquer d’être tués en tentant de se procurer de la nourriture.
Al-Khitan a ajouté mardi dans un communiqué que l’armée israélienne avait bombardé et tiré sur des civils qui tentaient d’atteindre les points de distribution alimentaire depuis le début des opérations de la Fondation humanitaire pour Gaza, le 27 mai.
Il a expliqué que les bombardements ont causé la mort de plus de 410 Palestiniens, ainsi qu’au moins 93 autres qui tentaient d’atteindre des convois humanitaires des Nations Unies et d’autres organisations. Au moins 3 000 personnes ont été blessées lors de ces incidents.
Il a souligné que « tuer et blesser des civils par l’usage illégal d’armes à feu constitue une grave violation du droit international et un crime de guerre ». Al-Khaitan a appelé à une enquête rapide et impartiale sur chaque meurtre et à ce que les responsables soient tenus responsables.
Il a souligné que la population de Gaza souffre de la faim et du manque de produits de première nécessité, sous le blocus et le bouclage israéliens en cours, ainsi que des restrictions illégales à l’entrée et à la distribution de l’aide.
Il a rappelé qu’Israël a systématiquement détruit la production alimentaire locale et l’économie, et a procédé à des déplacements forcés répétés au cours des 20 derniers mois.
Al-Khaitan a expliqué qu’Israël continue d’imposer de sévères restrictions au travail des Nations Unies et des organisations humanitaires, empêchant l’entrée et la distribution de nourriture, de carburant et d’aide essentielle. Depuis le 2 mars 2025, seul un nombre très limité de camions a été autorisé à entrer à Gaza.
Khaitan a poursuivi : « Nous assistons à des scènes de chaos autour des points de distribution alimentaire de la Fondation humanitaire pour Gaza et des quelques convois de l’ONU, où les groupes vulnérables – femmes, enfants, personnes âgées et personnes handicapées – sont confrontés à d’énormes difficultés et risquent d’être exposés à des formes croissantes d’abus.»
Il a estimé que « l’utilisation de la nourriture comme arme » et « l’entrave à l’accès aux services vitaux » constituent des « crimes de guerre » et peuvent, dans certaines circonstances, constituer des éléments d’autres crimes au regard du droit international.
N.B. : ce billet est la traduction en français de cet article d’origine avec des très légères modifications de mise en forme et ajout des médias sociaux.
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