Le directeur général de la planification et de l’eau et de l’assainissement à la municipalité de Gaza, Maher Ashour Salem, a averti que la quantité d’eau actuellement disponible dans la bande de Gaza ne dépasse pas 25% des quantités normales, et que plus de 70% de celle-ci a été perdue en raison de la destruction des conduites d’approvisionnement. Cela fait suite à la décision de l’occupation israélienne de couper les aides et de menacer de couper l’eau.
Dans une interview exclusive avec Al Jazeera Net, Salem a déclaré que la situation pourrait devenir plus critique si l’occupation coupe l’eau de « Mekorot » (une compagnie des eaux israélienne) qui représente 80% de l’eau actuellement disponible, ce qui affecterait gravement les foyers, les hôpitaux et les centres d’hébergement, avec des alternatives quasi inexistantes en raison de la destruction de plus des trois quarts des puits d’eau dans la bande de Gaza.
Aggravation de la crise
La décision israélienne intervient alors que la bande de Gaza est confrontée à une crise humanitaire aggravée. L’extermination israélienne qui a duré plus de 15 mois et les bombardements continus ont causé une paralysie quasi totale des infrastructures, en particulier le secteur de l’eau.
Le maire de Deir al-Balah, Nizar Muhammad Ayash, a déclaré que les deux principales stations de dessalement de la ville (la station de dessalement du sud et la station de dessalement d’Al-Bassa) ont cessé de fonctionner en raison de la coupure de courant par l’occupation, entraînant la perte d’environ 20 000 mètres cubes d’eau dessalée par jour, menaçant une catastrophe humanitaire si l’occupation poursuit ces mesures punitives.
Ayash a indiqué, dans des déclarations à Al Jazeera Net, que la conduite d’eau « Mekorot », qui alimente la région centrale, a subi des dommages importants il y a deux mois. Bien qu’il soit urgent de la réparer, l’occupation refuse de permettre aux équipes techniques d’effectuer les travaux de maintenance nécessaires après que la conduite a été bombardée pendant la guerre.
Avec l’arrêt des stations de dessalement, la municipalité de Deir al-Balah est confrontée à de grands défis pour fournir de l’eau aux habitants. La seule option restante est de remettre en marche les puits, une démarche risquée pour plusieurs raisons qu’Ayash résume ainsi :
- La présence d’eau salée, impropre à la consommation, menaçant la propagation de maladies.
- La diminution de la production et son impact négatif sur la distribution aux citoyens.
- Les puits nécessitent 3 000 litres de diesel, qui ne sont pas toujours disponibles.

Le réservoir d’eau principal de Deir al-Balah (Al Jazeera)
Sanctions collectives
Salah Abdul-Aty, président de l’Instance internationale de soutien aux droits du peuple palestinien, a affirmé que les sanctions collectives imposées par l’occupation constituent une violation grave du droit international, signalant des efforts juridiques pour poursuivre l’occupation devant la Cour pénale internationale et la Cour internationale de Justice.
Abdul-Aty a souligné, dans une interview avec Al Jazeera Net, que la crise n’est pas seulement juridique, mais aussi politique, nécessitant une action internationale urgente pour mettre fin aux crimes de l’occupation et au chantage des Palestiniens par la restriction de l’aide humanitaire.
Il a affirmé que la conférence des États parties contractantes à la Convention de Genève, prévue pour le 7 mars prochain, pourrait être une étape importante pour prendre des décisions contraignantes garantissant la protection des civils et mettant fin aux sanctions collectives imposées par Israël aux Palestiniens.

Les bombardements israéliens ont détruit toutes les sources et les approvisionnements en eau à Gaza (AFP)
Le 19 janvier dernier, un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et un échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et l’occupation israélienne sont entrés en vigueur. Cet accord comprend trois phases, chacune durant 42 jours, avec la médiation de l’Égypte et du Qatar et le soutien des États-Unis.
Avec le soutien américain, l’occupation a commis un génocide à Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier 2025, faisant environ 160 000 martyrs et blessés palestiniens, principalement des enfants et des femmes, et plus de 14 000 disparus.
Article d’origine : غزة مقبلة على كارثة مائية بعد تهديد الاحتلال بقطع الإمدادات | أخبار | الجزيرة نت
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